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Uwain le Juste, un personnage pour Pendragon

Une Vie Bretonne,
compilée par Uwain le Juste

Newton, bien après minuit, 485 années après que notre seigneur Jésus-Christ vint délivrer les hommes…

En ces heures tragiques que vit le Royaume, il m’a semblé qu’il en fallait tenir la chronique, pour que nos descendants n’en commentent point les erreurs. C’est pourquoi je couche ici, profitant du don de l’écriture que m’a transmis mon père, l’histoire de ma famille.

Cadwallon, mon arrière-grand-père était né en 410, la dernière année où la Bretagne fit encore partie du Grand Empire. Le Royaume de Bretagne était attaqué de toutes parts ; les nobles firent appel à l’Empereur, qui les laissa se débrouiller seuls. Comprirent-ils ce jour-là que même les empires étaient mortels ? en tout cas, le Conseil des Bretons choisit alors Constantin, qui décida alors qu’un homme sur mille devint Equite. Ce fut le cas de Cadwallon, le premier chevalier de ma famille…

En 431, son fils Neddig, fut adoubé par notre gentil comte, Reginald de Salisbury ; et à la mort de Cadwallon, sa gloire immense rejaillit sur son fils. Mais celui-ci ne se reposa pas sur les lauriers de César, il avait hérité des valeurs de courage et de loyauté et servit le comte, comme son père avant lui.

Ainsi, en 439, Neddig combattit une première fois les saxons à la Bataille de Carlion contre les saxons. Il en conçu une haine des irlandais, qui le répétera-t-il toute sa vie, « ne combattent pas comme des hommes ». C’est également cette année-là que naquit mon père, Blaen.

L’année suivante, l’assassinat de Constantin par un de ses gardes, le félon Cadamar, fut un terrible coup porté aux Bretons, mais aussi à ma famille. Neddig, se jetant sur son agresseur, mourut aussi sous ses coups. Son fils, mon père, n’avait que deux ans.

Vingt ans plus tard, en 460, Blaen fut adoubé par le comte Reginald de Salisbury, toujours en vie.

Mais le roi Vortigern qui avait succédé à Constantin, (après l’assassinat du fils de Constantin) n’était pas de la trempe de ses prédécesseurs. Il pactisa sans honneur avec les saxons et se maria même avec une de leurs princesses, comble d’infâmie ! Nous bretons, ne l’acceptèrent pas. Une rébellion, menée par Reginald de Salisbury, conduit à la bataille de Cambridge.

 En 463, une assemblée à Stonehenge sembla apaiser les tensions. Mais ce n’était qu’un piège, qu’on appela ensuite la Nuit des Longs Couteaux ; les chevaliers bretons furent lâchement assassinés dans leur sommeil.  Le comte Reginald de Salisbury fit partie des victimes, mais Blaen arriva à s’en sortir, en fuyant déguisé en femme.

Appauvri, Blaen voulut néanmoins fonder une famille et se maria à Heledd, fille d’un chevalier sans terre. Je naquis l’année suivante. Cette année-là, Vortigern et les saxons dépouillèrent la Bretagne sans vergogne, en demandant tribut. Blaen refusa et attendit les ordres de son suzerain, le comte de Salisbury.

Au milieu de ce genre de situation, où le désespoir l’emporte souvent sur l’espoir, une lumière s’alluma alors dans les ténèbres. Aurelius Ambrosius, deuxième fils de Constantin, débarqua d’Armorique avec son armée. Il déploya sa bannière, et il y avait dessus un dragon rouge. Tous ceux qui haïssent les saxons rejoignirent volontiers cette bannière. Mon père en fit évidemment partie, combattit au siège de Cralion, jusqu’en Cambrie, et au mont Snowden. Lors de cette grande bataille Vortirgern fut enfin tué pour toutes ses infâmies. Aurelius Ambrosius fut élu Haut Roi par le Conseil des Bretons, et prit le titre de Pendragon, « le Grand Dragon » …

Les années suivantes virent de nombreuses attaques saxonnes, pictes, irlandaises. En 473, Blaen participa ainsi à la bataille de Windsor, qui renforça sa haine des saxons. En 477, Aell, Grand roi saxon débarqua dans le sud de la Bretagne qu’il conquit et baptisa la Saxe du sud.

Mais Aurelius Ambrosius contrattaqua et construisit une flotte pour repousser les invasions : les bretons débarquèrent en Frisie. Mon père, se battit jusque là-bas, aux côtés d’Aurelius.

En 480, à nouveau la traitrise l’emporta sur la loyauté et la miséricorde : Aurelius Ambrosius fut empoisonné, peut-être par un faux docteur. Blaien, immense honneur, participa aux funérailles de du Haut Roi à Stonehenge, et au Collège qui élisit Uther Pendragon, le frère d’Aurelius Ambrosius. Uther leva immédiatement en son nom une grande armée, qui combattit de suite à Eburacum ; funeste bataille où mon père perdit la vie en se couvrant de gloire.

Me voilà donc à vingt ans, héritier de cette longue histoire Kymrique. Serais-je digne de cet honneur ? Je le dois en tout cas, à ma famille, et à Notre Seigneur Jésus Christ.  Qu’il inspire mes pas, encourage ma clémence et ma générosité, et me corrige si jamais je suis injuste en quelque part…

Mais que puis-je faire, depuis mon misérable manoir de Newton ? Je n’ai pas de fortune, à part le vieux bracelet d’or couvert de symboles, dont personne ne peut déchiffrer le sens. Ce bracelet est peut-être aussi vieux que la Bretagne elle-même, mais jamais je ne le céderais à un vendeur ambulant à la recherche de métal jaune.

Mes gens ? Ils me sont fidèles, mais peu nombreux et plus tout jeunes ! Marchlew, vieux chevalier vétéran a connu la moitié de ce siècle et la plupart de ses batailles, mais il souffre du genou dès que l’air devient humide…  Deux jeunes garçons fougueux, Moried et Moren, les jumeaux de mon cousin Ysgarran, sont trop indisciplinés ; ils ont encore beaucoup à apprendre du métier des armes… A cela s’ajoute une quinzaine d’homme en état de se battre.

Heureusement, je peux me confier à Renauld, mon fidèle écuyer occitan arrivé dans les bagages d’Ambrosius. Il a fui Tolosa quand les chrétiens furent persécutés par les wisigoths arianistes. Il est difficile de le comprendre, mais à quatorze ans, c’est un jeune homme dévoué. Et il aime les chevaux tout autant que moi ; Rosier, mon chargeur de guerre, Piqueplume, mon roncin Pissenlit mon cheval de bât sont bien traités. 

Que me manque-t-il, sinon une tendre épouse ? Il me faudrait pour cela un peu de temps, mais la gestion du domaine m’accapare sur les champs, au moulin de Newton, au four à pain…

Nous verrons…

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