Planet Arrakis

Jeux de rôle, jeux de plateau, prenez ce qui vous plait…

Archive pour Nuln

Marco Orsini, un PNJ pour l’Empire en Flammes

Marco est l’un des fils Orsini, de modestes négociants en vin de Tilée. Plus aventureux que ses frères, il a décidé d’emprunter la Bruissante pour aller vendre son vin aux « imperiali ». Il se promène avec son chariot, ses échantillons de vin rouge pétillant, et son serviteur Francesco. Les affaires sont modestes pour le moment, mais bon, « c’est hiver ! »

Il a croisé nos amis à Ballenhof et leur a demandé, avec son fort accent, le moyen de partir vers Nuln ou Hochsleben.

Mais nos amis sont occupés à d’autres tâches, ce qui les rend volontiers paranoïaques. « Pas possible ! » répond Helmut, catégorique, avant de s’éloigner. Le tiléen devra trouver des bateliers plus compréhensifs.

Heinkel Schlossmeier, un PNJ pour l’Empire en Flammes

Heinkel Schlossmeier n’est pas content. Depuis l’élection du Consul, et l’étonnant vote pro-ulricain de la Gravin pour l’autre Gravin, ses Schwarz und Weiss se font insulter dans tous les villages du Wissenland. Lui n’y comprend rien à toute cette politique… et ces bâtards de paysans sont bien contents d’habitude, quand ses vougiers pendent un voleur de chevaux…

Les Schwarz und Weiss sont une Patrouille d’élite composée de soldats nulnois de la 11ème Compagnie. Ils assurent le bon commerce sur la Soll ou le Reik inférieur. Habituellement craints, on les accuse d’être des traîtres à la solde d’Ulric, et des bâtards du Nord. Mais à part quelques boules de neige, personne ne s’est risqué à les affronter.

Randolf Vogt, un PNJ pour l’Empire en Flammes

 

Randolph Vogt, Premier Echevin,
par Ludweghe de Groodt, dit le Le Grand, 1489
Collection Ecole Impériale d’Artillerie

ATTENTION SPOILERS

AVERTISSEMENT : Randolf Vogt est un personnage mineur des Forges de Nuln, pour Warhammer 2nde Edition. C’est le père d’un des grands méchants du scénario. J’ai repris son nom, sa fonction, et une partie de l’intrigue pour le transposer dans MyLCI, ma version de La Campagne Impériale, Warhammer 1ere Edition.

Le blason de l’Ecole Impériale d’Artillerie

Randolf Vogt est l’ancien Premier Echevin de l’Artillerie de Nuln, soit un personnage très important de la Cité Souveraine. Agé de soixante-dix ans, Randolf a commencé en bas de l’échelle comme ouvrier des forges. Inculte, illettré, il a fait suffisamment ses preuves pour attirer l’attention du Maitre des Forges de l’époque, qui l’a pris sous son aile, et l’instruisant, après de longues heures de travail, dans le calcul des portées, des poussées, des trajectoires…

Âme d’un canon en cours de fonte

A sa mort, le Maître, qui l’avait déjà nommé contremaître, puis adjoint, le coucha sur son héritage. Pendant près de trente ans, Meister Vogt  dirigea les plus grosses forges de Nuln, jusqu’à ce que l’accession de la Gravin Emmanuelle, en 1500, ne sonne la fin de son règne. Injustement désavoué pour avoir détourné l’argent du Comté, il fut remplacé, en 1502, par Wolfhart von Liebewitz, le cousin bien peu compétent d’Emmanuelle et, comme par hasard, concurrent des fonderies Vogt.

Wolfram von Liebewitz,
actuel Premier Echevin

Vexé d’être mis sur la touche, et, pire, ignoré par « une gamine de seize ans », il s’est alors rapproché de Gothard Wittgenstein, un étudiant de Nuln à qui il avait présenté Etelka Herzen, lors d’un bal. Peu convaincu par la mystique de la Main Pourpre, il y voit pourtant un moyen d’assouvir sa vengeance et de se débarrasser des Liebewitz.

 

 

 

 

Etelka et Gothard, les amants terribles

Randolf Vogt n’est pas membre de la Main Pourpre, ne s’intéresse pas aux rituels de la Loge de Slaanesh, mais il les finance, leur apporte de l’aide et utilise ce réseau à ses propres fins.

Un extrait des livres de compte
de Randolph Vogt
(archives de la Garde Comtale)

Une fouille attentive de sa demeure dans les beaux quartiers de l’Altstadt permet ainsi de trouver un livre de compte des versements vogt dans les différentes capitales de l’empire ; or ces cités correspondent aux actions déjà mises à jour par nos amis middenlandais. Bögenhafen, Weissbruck, Middenheim, Altdorf, Kemperbad… L’argent de Vogt irrigue les cellules de la Main Pourpre : au total, Randolf Vogt  avoue avoir versé plus de 14 000 couronnes impériales sur 7 ans (mais avoir aussi gagné aussi des contrats de fonderie à Altdorf et à Middenheim, et pris une participation dans les recettes de Windhund, la compagnie de roulage de Willy Goebbels, connu aussi sous le nom de Gothard Wittgenstein.)

Car c’est surtout avec lui que Herr Vogt traite, puis Joachim Fest, à Kemperbad. Ses contacts à Pfeildorf, comme Aloysia Freund, la veuve d’un entrepreneur de bâtiment ou Marieke Vandemaekere, un importateur marienbourgeois à Talabheim, Vogt ne les connait pas  vraiment…  Il les finance pour rendre service à Gothard.

Joachim Fest,
l’éclusier de Kemperbad

Enfin, il y a le Flibustier, une taverne près des quais ; Grasser, le patron, est aussi un contact de la MP et accueille les membres de la secte quand ils arrivent dans la cité.

C’est en tout cas ce qu’il déclare à ses questionneurs, Helmut et Hadden, alors que ceux-ci viennent de démêler le complot qui vise à faire exploser le Magnus, ce gigantesque canon, l’arme ultime, lors de sa prochaine inauguration.

La Gravin a pourtant donné des ordres clairs ; il est hors de question que le peuple de Nuln apprenne la trahison de Vogt, que l’inauguration tant attendue du Père de tous les Canons soient retardé, bref, que le peuple perde confiance dans son artillerie, qui, comme chacun sait, est gravée sur chaque canon, N.U.R. : « Nuln Ultima Ratio ».

L’artillerie, dernier argument de Nuln.

Dernier ?

La Grande Bibliothèque de Nuln

La Palais, vu du quartier de Neuestadt.

Quand le voyageur arrive dans la Perle du Reik, la Cité des Griffons, c’est tout d’abord l’incroyable architecture qui le stupéfie. Les immenses portes d’entrée – Baelor et Graefnor – à la statuaire gigantesque ; le quartier du Palais Comtal,  incroyable empilement d’architectures au long des éons ; ou le terrifiant Donjon de Fer, épingle d’acier plantée au confluent de l’Aver et du Reik. Mais les moindres immeubles d’habitation semblent eux aussi toucher le ciel avec leurs six ou sept étages. On se demande comment un tel prodige est possible, à moins que les nains des Monts Gris, les redoutables ziflinides, non content d’avoir donné le secret de la poudre aux jeunes nains, n’aient aussi donné celui des poutrelles en acier.

L’imposante cathédrale de Sigmar, dont la nef est la plus haute et la plus longue de l’Empire. 

Nuln regorge de bâtiments tous plus formidables les uns que les autres : les titanesques silos à blé, l’école Impériale  d’Artillerie, la Cathédrale de Sigmar en sont quelques vibrants exemples, mais l’un des plus imposants est probablement la Grande Bibliothèque.

L’entrée de la Grande Bibliothèque est encore plus impressionnante la nuit, quand ses grand vitraux rayonnent vers l’extérieur. 

Si nos amis sont là, c’est d’abord pour chercher les traces de l’homme qu’ils poursuivent, l’homme qui dirige la Main Pourpre ; il est allé y chercher des cartes avec la complicité de Randolf Vogt, le Maître des Fonderies. Quelle carte ? Pour aller où ?

Le Hall aux huit bras, avec la statue de Sylia, femme de l’empereur Hermanus, protectrice des arts.

En tout cas la Bibliothèque est imposante ; elle s’étend à partir de son centre, sur huit bras gigantesques, comme les huit tribus originelles de l’empire. Chacun de ces bras contient la richesse inestimable de milliers de livres.

Le « bras » des cartes. 

À l’intérieur, une armée d’archivistes travaille. Comme le Vieux Wilfried, qui réalise soudain qu’un petit geste, moyennant rétribution, vient de le faire basculer dans la grande Histoire.

Dîner au palais

La Chance du Graf est invitée au palais. Par la Gravin elle-même, qui souhaite joindre l’utile à l’agréable ; discuter tranquillement des affaires autour d’un bon repas. Nos aventuriers, à leur surprise, ne sont pourtant pas orientés  vers la salle du trône comme la dernière fois, mais vers les jardins. Au cœur de l’hiver ? Quelle étrange idée !

Mieux, on leur propose à l’entrée de se débarrasser de leurs manteaux : « vous risquez d’avoir bien chaud, Messire », les apostrophe une servante. Les voilà dirigés vers le jardin et son entrée irréelle, comme si les arbres avaient poussé de façon concertée pour former une porte. Rín garden, dit Jochen, comme une réminiscence.

Le Rín garden

Gedächtnisgarten, le Jardin du Souvenir. Il y a là comme un petit tumulus, et une sorte de kiosque, le Cercle des Délices, d’où émanent des rires et des chants. La Gravin est là, entourée de ses invités sur de luxueuses couches ; et d’une profusion de mets tout aussi variés qu’invraisemblables, dont certains viennent tout simplement de l’autre côté de l’Océan…

Les invités chantent en bretonnien une complainte d’amour, et Jacquet du Pont les accompagne au luth. Une fois la chanson terminée, la maîtresse des lieux fait les présentations.

Roberto di Contini

Il y a là Roberto di Contini, riche marchand, à la voix claire et au sourire radieux. Il est jeune mais déjà très riche : en faisant venir du vin par la Bruissante, il a fait fortune.

Elisabeth Doyle

Elisabeth Doyle a cet accent charmant des avaloniennes quand elles s’essaient au Reikspiel. Fille d’un négociant, c’est une bonne amie de la Gravin.

Rosalia Schültz

Tout comme Rosalia Schültz, l’Avocate, Premier Gonfanon du Barreau. Pas très belle, mais dont l’esprit brille de mille feux. C’est la première femme à diriger le Barreau de Nuln, précise la Gravin. Helmut n’est pas insensible à son charme.

 

Lydia Rosencrantz

Lydia Rosencrantz est la veuve du célèbre Prince Marchand. Agée  d’une quarantaine d’années, elle est extrêmement belle. Ses sourcils noirs jettent un éclairage troublant sur ses cheveux blancs. On la dit entourée de nombreux amants, dont Hergiger von Neuhoff, également présent…

Hergiger von Neuhoff

 

Il y a aussi un personnage énigmatique, balafré, musclé. Il n’est pas si énigmatique que ça, puisqu’il s’agit de Theodor von Kleist, le célèbre Feldmarshall Imperiali ; le plus grand soldat de Nuln, et peut-être de l’Empire.

Theodor von Kleist

Si Helmut était prêt à se rapprocher de la magnifique Theodorina, il a fait brusquement demi-tour quand il découvre qu’elle partage le même patronyme. En effet, c’est sa  fille…

Theodorina von Kleist

 

Jérôme Zoller

Les joueurs font aussi connaissance avec Professor Jérôme Zoller, avec qui ils vont sûrement entamer de plus sérieuses conversations. C’est le Doyen de l’Université. A ce titre, il a eu quelques élèves tristement célèbres ; les Frank, Gideon, Etaneus Kramer…

A moins qu’on évoque le sujet du soir… le sabotage des canons de Nuln

L’artillerie à Nuln


Deux artilleurs,
gravure populaire, coll. particulière

Nuln, la Perle du Reik, la Cité des Empereurs du Griffon a une longue et glorieuse histoire. Mais elle n’est plus sur le devant de la scène depuis que les empereurs semblent – définitivement – installés à Altdorf. Mais cela pourrait changer depuis cette alliance incongrue avec le Nord qui souhaite aussi rendre raison aux reiklandais. Mais également parce que l’industrieuse Nuln a pris une longueur d’avance qui pourrait bien révolutionner l’Art de la Guerre. Avec l’aide des Ziflinides, les nains de l’ouest qui détiennent les secrets de la fabrication de la poudre, et maîtrisent la forge depuis toujours, Nuln a développé une artillerie que le Vieux Monde lui envie.

Quatre piliers soutiennent ce bel édifice : les forges Vogt, l’échevin comtal, les poudriers nains, et l’école impériale d’artillerie.

Randolph Vogt,
collection famille Vogt, Nuln,
par Quintus Quéribus, 1506

Les Forges Vogt semblent exister depuis toujours. Randolph Vogt a commencé à couler l’acier à l’âge de douze ans. Colérique mais pugnace, courageux et travailleur, Randolph s’est révélé redoutablement intelligent pour quelqu’un qui ne savait ni lire ni écrire. Grimpant un à un les échelons, il a fini par diriger l’entreprise qui l’avait embauché et en faire un monstre industriel de Nuln. Puis être nommé Premier Echevin de l’Artillerie. Personne ne sait calculer un bon alliage comme Maitre Vogt, ou attendre le moment exact pour demander le « Silence du Fer », cet instant si particulier où tout s’arrête dans la Cité Souveraine, pour que, dans un murmure, l’acier du canon finisse par se solidifier en toute quiétude.

C’est donc avec grand étonnement que les Nulnois ont appris, en 1502,  son remplacement par Wolfhart von Liebewitz comme Premier Échevin. Herr Vogt a semblé accepter son remplacement avec placidité, conservant une bonne partie des commandes de la Cité.

Wolfhart von Liebewitz, Premier Échevin,
par Rogiers van der Bosch, dit « Der Hollander », 1511, collection comtale

Le Premier Échevin est un poste important de la Cité Souveraine. Le ministre décide, et fait valider par l’assemblée des Trente, toute décision concernant l’Artillerie. Autant dire qu’il a la main sur un tas d’or (on parle deux cent mille couronnes impériales). Wolfhart von Liebewitz est un cousin de la Gravin, ce qui fait jaser, mais l’on dit aussi que Maître Vogt aurait profité dans le temps de sa position pour détourner certains subsides de la Cité.

Wolfhart von Liebewitz, lui, est un concurrent mineur. Les fonderies Liebewitz fabriquent essentiellement des mousquets, voire des couleuvrines, mais est bien incapable de produire des chefs d’œuvres comme le Magnus, la bombarde qui doit être inaugurée prochainement.

On dit d’ailleurs que l’entourage d’Emmanuelle, et particulièrement le Sénéchal von Knobb ont enserré le Premier Echevin d’un filet très fin de secrétaires et de conseillers. Et si l’affection de la Gravin pour son cousin (ils ont le même âge) a provoqué sa nomination, il semblerait qu’il aurait désormais abusé de sa patience. Fêtard, imbu de sa personne tout en étant à la fois incompétent et inconséquent,  ses jours aux Trente seraient maintenant comptés.

Rekam Filondargent,
Maitre des Poudres de Nuln,
Grand Khan des Ziflinides, Askor des Monts Gris
Inconnu, huile sur bois, coll. particulière

Les poudriers nains ne sont arrivés qu’au siècle dernier à Nuln. La Cité des Griffons n’a jamais été – et ne sera jamais – une ville naine. Mais sortis de leurs mines d’argent des Montagnes Grises par les Liebewitz, les ziflinides ont entamé un fructueux commerce avec Nuln. Argent, étain, charbon, tout a fait commerce. Et prenant peu à peu confiance, ils ont accepté de vendre aussi leurs secrets, et leur poudre. A prix d’or, la Comtesse en a acheté l’exclusivité, donnant ainsi un avantage décisif à la Perle du Reik. Mais il reste un caillou dans leur chaussure : leur haine ancestrale des Khazalides, qui gêne la toute nouvelle alliance Nuln / Middenheim, ville historique de Nains de l’Est après le Grand Exil. Mal organisés (il n’existe pas de Consistoire Nain comme à Middenheim), les nains de Nuln fonctionnent toujours en mode tribal. Rekam Filondargent, Maître des Poudres, est de plus sarcastique et assuré de son bon droit. Pas sûr que quelqu’un veuille – ou puisse – lui contester sa place.

La pucelle du 1er RA, le Royal Artillerie, l’Unique

L’Ecole Impériale d’Artillerie est une des fiertés de l’Empire ; que dire alors de ce qu’en pensent les Nulnois ! C’est leur bouclier, leur joyau. Etre simple canonnier est un honneur qui hisse immédiatement le soldat au rang de bourgeois, et pas seulement parce que la solde est double. L’Ecole Impériale est à la fois une école, un régiment, le 1er Royal Artillerie, que les soldats appellent entre eux le Premier, le Royal, ou l’Unique, car il n’y a tout simplement pas d’autre régiment d’artillerie dans l’Empire ! Même s’il se dit que le tiléen qui conseille Heinrich Todbringer essaie d’en monter un à Middenheim…

Wladimir von Neukov, Artilleur Général, collection du Royal Artillerie,
par le peintre officiel René Clermont-Jouilly, 1509

Le Royal est sous l’autorité vénérable de Wladimir von Neukov, Artilleur Général, qui cumule les fonctions de Chef de Corps du 1er RA, Doyen de l’Ecole Impériale, et Second Feldmarshall Imperiali, directement sous les ordres de Theodor von Kleist. Cet homme sage, à la parole mesurée, approche les soixante-dix ans et a toujours été artilleur.

C’est son honneur, et sa fierté.

Les Slaaneshites du Donjon de Fer

slaanesh

 Il n’y a pas que la terrible histoire de Jürgen von Kell  comme témoignage de la présence, et de l’emprise, de la Main Pourpre à Nuln. D’autres hommes d’autres femmes emprisonnées témoignent de la folie du Chaos et de la bêtise humaine. Ils croupissent dans le terrible Donjon de Fer sans aucun espoir (la légende est vraie, personne ne sort jamais de la pire prison de l’Empire !) ; c’est peut-être la pire des condamnations, que de ressasser éternellement ses fautes et ses erreurs, alors que les autres, plus chanceux,  ont péri horriblement – mais rapidement – sur le bûcher édifié sur la grève. Quatre trajectoires, un seul destin.

 

herbert-le-trappeur

Herbert le trappeur
Encore vêtu de ses vêtements chauds, et rustres comme lui,  Herbert raconte son histoire. Une histoire de créatures à tête de chiens entrevus dans les forêts de l’Averland, des histoires que les bourgeois bien au fond de leurs cités ne veulent pas croire. Une histoire de verres bus pour oublier dans des tavernes populaires de l’Halbinsel, avec des filles et des gens de la haute qui s’encanaillent. Et puis la proposition de rejoindre un endroit « spécial », le Marché de Nuit. Dans les sous-sols de Nuln, on s’amuse encore plus… Jusqu’à ce qu’on ne s’amuse plus…

 

linus-le-docker-fou

Linus, le docker fou
« Albatros » « Le nuage »… à l’évidence, Linus a perdu la raison depuis longtemps. Depuis qu’il a vu ce nuage noir devant lui, et qui selon lui, le poursuit. Depuis qu’il a vu des cérémonies impies se dérouler dans les bas-fonds de la Cité du Griffon et auxquelles il a, lui aussi, participé. Le regard perdu de Linus, dans le vide au-delà de l’épaule de Conrad,  dit combien le docker a déjà quitté le monde des vivants…

 

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Andrea Heidmann, le manouvrier qui n’a rien compris
Andréa est un cas. Amuseur, jouisseur comme les autres, mais qui n’a pas compris la tragédie qu’il était en train d’écrire. Et qui ne comprend pas qu’on le retienne encore. Il n’a rien fait, après tout. Juste besogné quelques très jeunes filles, peu farouches pour la plupart.  Y’a pas de quoi fouetter un chat.  Il n’a pas encore compris qu’il va mourir ici.

 

frau-zorin

Frau Zorin, la patronne de La Truie Sauvage
Zorin devait être belle, avant. Malgré ses rondeurs, Zorin était la patronne pulpeuse et appréciée des clients de la Truie Sauvage, une auberge populaire de l’Halbinsel. Qui n’avait pas sa langue dans sa poche non plus. Et la bière y était bonne et peu chère… Pourtant, à la nuit tombée, Frau Zorin se métamorphosait en initiée de la Main Pourpre et tombait dans les bras du Luxurieux. Dans son arrière-cour, un veux puits désaffecté servait d’accès aux souterrains du Marché de Nuit. Depuis dix ans, ce Petit Doigt de la loge de Slaanesh a ainsi croisé Gothard Wittgenstein et Jürgen von Kell. L’un s’en est tiré – provisoirement -, l’autre pas.

De sa prison, Ille ne l’a pas aidé. C’est sûrement sa plus grande déception. Elle l’appelle dans ses prières, mais Ille ne répond plus. Ille n’apparait même plus dans ses rêves comme avant, sous la forme du Grand Serpent de chair. Un serpent qu’elle avait fait tatouer avec une main dans le bas charnu de son dos. Comme si le Luxurieux l’avait abandonné. Comme s’Ille les avait tous abandonnés…

Seule vraie adoratrice du Chaos, il fallait qu’elle parle. Ce qui explique peut-être la gravité des tortures que lui ont infligées les Templiers : mâchoire fracassée, épaule brisée. Elle a parlé. Mais Hadden a eu pitié d’elle et a mis fin à ses souffrances.

 

 

 

La confession de Jürgen von Kell

jurgen-von-kellJürgen von Kell, avec ses bubons de malepierre
au stade intermédiaire de leur développement

SPOILER

« Vous voulez bien rester dans le noir, si ça ne vous dérange pas ?

Je suis le quatrième  fils du duc de Kell. Mon aîné  héritera du duché, mon frère a pris les armes, il dirige le quatrième  Régiment de Marche du Wissenland. Mon troisième frère a été ordonné l’an dernier Frère de Sigmar.

Autrement dit, je n’ai droit à rien. Mais ma famille a de l’argent. Beaucoup d’argent. Cet argent je l’ai beaucoup dépensé, car cette ville, mes amis, cette ville est  une fête.

C’était au début de ce seizième  siècle. J’ai rencontré l’héritier des Wittgenstein à un bal masqué de la comtesse, qui fêtait quinze siècles de sigmarisme. Nous nous y ennuyions ferme, car, comme d’habitude, la comtesse était horriblement en retard. Un homme masqué de rat m’a proposé de le rejoindre dans un endroit beaucoup plus amusant. C’était Gothard.

Je l’ai suivi de fête  en fête. Nous aimons le même genre de femme,  blonde aux yeux bleus, le type nordique. Pas ces catins tiléennes qui se décolorent les cheveux…

Gothard  organisait des soirées de plus en plus intenses. Un soir il m’a dit, ce soir on va faire quelque chose de spécial : le Marché de Nuit. J’étais très étonné que cela se passe au milieu des pires taudis de Nuln, dans les sous-sols, mais en même temps c’était follement excitant.

Nous nous sommes enivrés et il m’a fait goûter à ces pastilles qu’il ramenait de Tilée. J’étais follement excité.

Il y avait là plein de mendiants, d’estropiés que Gothard avait soigneusement fait laver. Il leur faisait faire ce qu’il voulait, promettant que Slaanesh, le Dieu de la Luxure leur ramènerait biens et richesses, jusqu’à leurs membres manquants… Nous étions seulement éclairés de cette pierre rosâtre, qu’il nommait Malepierre, et qu’il avait ramené de Wittgendorf…

En 1503, il m’a dit qu’il partait dans le nord. Monter une compagnie de roulage pour sa famille. Ça m’a surpris. Et même déçu. Mais c’était quelqu’un de très fantasque. Il m’a juste laissé quelques pastilles, et ce fut tout…

Cette année, dès que la nouvelle de sa condamnation nous est parvenue de Middenheim, de bonnes âmes ici m’ont dénoncé. Comme mes bubons avaient déjà commencé à pousser, on ne m’a pas questionné longtemps ! On me laisse mourir ici, dans le Donjon de Fer.

Si vous donnez un couteau pour en finir, j’aurais sûrement quelque chose d’intéressant à raconter. Sur  les canons ; les derniers sont inutilisables… Ils ont été sabotés… »

Le Vieil Orme de Nuln

statue-porteBaenor, l’entrée Ouest de la Cité des Empereurs du Griffon

Nous voilà donc arrivés à Nuln, la Cité des Empereurs du Griffon. Voir Nuln, la nuit, et mourir ! C’est ce que souhaite Anna Hochburger, la jeune et jolie théâtreuse qui traine aux guêtres de nos amis…

Mais nos aventuriers ont autre chose en tête ; accoster, vite, et remettre à la Gravin Emmanuelle, la nouvelle alliée de Middenheim, un pli urgent de la part de Heinrich Todbringer. Il faut déjà s’orienter dans la ville basse – la Neuestadt – le dédale aux mille rues, mais Jochen semble s’en débrouiller très bien. Un labyrinthe où l’on peut enetendre toutes les langues du Vieux Monde, du Tiléen au Kislevite, du Bretonnien à l’Avalonien, où se côtoient les immensément pauvres et les immensément riches, et où tous les regards convergent vers la colline, l’Aldig, l’immense quartier du palais de la Gravin Emmanuelle.

Mais d’abord il faut passer l’Emmanuelle Platz, où siège – depuis toujours, semble-t-il – un vieil orme. Immense, blanchi par les ans, il est coutume d’y laisser messages et petites annonces. Voilà qui pique la curiosité de nos aventuriers.

vieil-orme

Le Vieil Orme, sur l’Emmanuelleplatz

On regarde les bouts de parchemins qui se superposent les uns aux autres. Seuls la pluie et le temps semblent faire un tri dans ces centaines de messages. Certains sont tellement abîmés qu’ils sont devenus incompréhensibles :

« Axel Ericsson            disparu          Middenheim                             peut-être que vous
L’ourse joviale »

D’autres sont plus clairs :

« On embauche pour un travail de nuit facile. Contactez Georges aux Jardins. »

« Bonne paye travail facile envoyer le capitaine Schöller au dock 4 »

« Sigmar peut vous sauver, Sigmar est le sauveur ! »
« On cherche des volontaires pour la Sainte Verena. Contactez le guet de votre quartier. »

« Nous avons désespérément besoin d’aide. Plaisantins s’abstenir. Bons salaires. Des talents à la cuisine seraient un plus. Chez Cousine Freya dans l’Altestadt. »

« Ma chérie j’ai bien reçu ton message. Je t’ai ratée de quelques jours. Ne t’inquiète pas je suis juste à court d’argent, je pars chercher du travail dans l’est. »

Mais l’un d’entre eux retient particulièrement leur attention :

« Sommes partis le 8 novembre pour visiter tante K qui s’est retiré à Hochsleben. Avons appris vos ennuis. Nous avons cherché à vous attendre, mais nous avons préféré partir pour ne pas perdre de temps. Ne vous inquiétez pas, nous avons encore quelques amis en ville, même si certains sont aujourd’hui alités. Grand-père peut vous accueillir dans le sud. »

Y’aurait un autre sens à ce message, un sens que seuls nos aventuriers peuvent connaitre ?

A suivre !

 

Retrouvez ici ces messages prêts à être imprimer : annonce-sur-le-vieil-orme-a-nuln

Kemperbad

kemperbad kislev.pis

Kemperbad vu du Reik, miniature kislevite, fin du XVème siècle

On dit que Nuln est la perle du Reik. Mais on pourrait tout aussi bien le dire de la Freistadt de Kemperbad. Une petite perle en vérité, perchés sur sa petite huître, à savoir les falaises de calcaire entre le Stir et le Reik.

Kemperbad, C’est une Cité Souveraine, on a souvent tendance à l’oublier. Probablement parce qu’elle elle est militairement, politiquement, stratégiquement, totalement, sous l’emprise du Stirland et de son jeune et impétueux Prince Electeur de seize ans, Alberich Haupt-Anderssen.

Alberich Haupt Anderssen Stirland

Alberich Haupt-Anderssen, dit « Le Hardi »,
Graf du Stirland
par le marienbourgeois Ambrosius Benson,
Wurtbad, collection du palais

 

Mais Kemperbad reste souveraine sur le plan commercial, car, au croisement de deux fleuves ; l’impétueux Stirland finit en rapides tumultueux au pied de la ville même, et le Reik prend à cet endroit une taille plus humaines (les rives  ne sont qu’à quelques centaines de mètres l’une de l’autre).

Situé idéalement au milieu du triangle constitué par Altdorf, Wurtbad et Nuln, les marchandises ne cessent de transiter par Kemperbad en direction ou en provenance de ces trois pôles. Le charbon des Collines Stériles, le bois et les meubles de Wurtbad, la porcelaine et les fines étoffes de Nuln, sans parler des chevaux de l’Averland, et bien sûr le vin et le blé de la région d’Altdorf.

Kemperbad

Mais le plus étonnant, c’est la disposition si particulière de la ville, séparée en deux par le Stir et perchée sur ses falaises.

Le voyageur qui arrive de Nuln a monté doucement la pente depuis la Capitale du Griffon, dans la fraîcheur des forêts de sapin. Il découvre la partie est de la ville, dite du « Levant » qui accueille les diligences des Quatre Saisons, mais qui oblige les visiteurs à descendre de leur carrosse pour traverser un dangereux pont de cordes avec armes et bagages (pour les plus riches, les cochers s’en occupent…) Puis il traverse la cité du Couchant afin de rejoindre une des vertigineuses balancelles qui le déposera deux cent coudées plus bas, pour la modique somme d’une couronne impériale. Il existe un chemin gratuit, onze cent onze marches taillées dans le calcaire friable, mais, dès les pluies venues, plus personne ne s’y risque, à part les amoureux éconduits ou les endettés.

Arrivée au pied de la ville, le voyageur subira enfin sa troisième et dernière épreuve, la traversée du Reik sur un bac, ici réduite à quelques centaines de mètres. Il pourra alors se remettre de ses émotions à l’auberge des Quatre Saisons et reprendre, le lendemain de préférence, la diligence pour Altdorf.