Planet Arrakis

Jeux de rôle, jeux de plateau, prenez ce qui vous plait…

Archive pour La Campagne Impériale

Dîner au palais

La Chance du Graf est invitée au palais. Par la Gravin elle-même, qui souhaite joindre l’utile à l’agréable ; discuter tranquillement des affaires autour d’un bon repas. Nos aventuriers, à leur surprise, ne sont pourtant pas orientés  vers la salle du trône comme la dernière fois, mais vers les jardins. Au cœur de l’hiver ? Quelle étrange idée !

Mieux, on leur propose à l’entrée de se débarrasser de leurs manteaux : « vous risquez d’avoir bien chaud, Messire », les apostrophe une servante. Les voilà dirigés vers le jardin et son entrée irréelle, comme si les arbres avaient poussé de façon concertée pour former une porte. Rín garden, dit Jochen, comme une réminiscence.

Le Rín garden

Gedächtnisgarten, le Jardin du Souvenir. Il y a là comme un petit tumulus, et une sorte de kiosque, le Cercle des Délices, d’où émanent des rires et des chants. La Gravin est là, entourée de ses invités sur de luxueuses couches ; et d’une profusion de mets tout aussi variés qu’invraisemblables, dont certains viennent tout simplement de l’autre côté de l’Océan…

Les invités chantent en bretonnien une complainte d’amour, et Jacquet du Pont les accompagne au luth. Une fois la chanson terminée, la maîtresse des lieux fait les présentations.

Roberto di Contini

Il y a là Roberto di Contini, riche marchand, à la voix claire et au sourire radieux. Il est jeune mais déjà très riche : en faisant venir du vin par la Bruissante, il a fait fortune.

Elisabeth Doyle

Elisabeth Doyle a cet accent charmant des avaloniennes quand elles s’essaient au Reikspiel. Fille d’un négociant, c’est une bonne amie de la Gravin.

Rosalia Schültz

Tout comme Rosalia Schültz, l’Avocate, Premier Gonfanon du Barreau. Pas très belle, mais dont l’esprit brille de mille feux. C’est la première femme à diriger le Barreau de Nuln, précise la Gravin. Helmut n’est pas insensible à son charme.

 

Lydia Rosencrantz

Lydia Rosencrantz est la veuve du célèbre Prince Marchand. Agée  d’une quarantaine d’années, elle est extrêmement belle. Ses sourcils noirs jettent un éclairage troublant sur ses cheveux blancs. On la dit entourée de nombreux amants, dont Hergiger von Neuhoff, également présent…

Hergiger von Neuhoff

 

Il y a aussi un personnage énigmatique, balafré, musclé. Il n’est pas si énigmatique que ça, puisqu’il s’agit de Theodor von Kleist, le célèbre Feldmarshall Imperiali ; le plus grand soldat de Nuln, et peut-être de l’Empire.

Theodor von Kleist

Si Helmut était prêt à se rapprocher de la magnifique Theodorina, il a fait brusquement demi-tour quand il découvre qu’elle partage le même patronyme. En effet, c’est sa  fille…

Theodorina von Kleist

 

Jérôme Zoller

Les joueurs font aussi connaissance avec Professor Jérôme Zoller, avec qui ils vont sûrement entamer de plus sérieuses conversations. C’est le Doyen de l’Université. A ce titre, il a eu quelques élèves tristement célèbres ; les Frank, Gideon, Etaneus Kramer…

A moins qu’on évoque le sujet du soir… le sabotage des canons de Nuln

L’artillerie à Nuln


Deux artilleurs,
gravure populaire, coll. particulière

Nuln, la Perle du Reik, la Cité des Empereurs du Griffon a une longue et glorieuse histoire. Mais elle n’est plus sur le devant de la scène depuis que les empereurs semblent – définitivement – installés à Altdorf. Mais cela pourrait changer depuis cette alliance incongrue avec le Nord qui souhaite aussi rendre raison aux reiklandais. Mais également parce que l’industrieuse Nuln a pris une longueur d’avance qui pourrait bien révolutionner l’Art de la Guerre. Avec l’aide des Ziflinides, les nains de l’ouest qui détiennent les secrets de la fabrication de la poudre, et maîtrisent la forge depuis toujours, Nuln a développé une artillerie que le Vieux Monde lui envie.

Quatre piliers soutiennent ce bel édifice : les forges Vogt, l’échevin comtal, les poudriers nains, et l’école impériale d’artillerie.

Randolph Vogt,
collection famille Vogt, Nuln,
par Quintus Quéribus, 1506

Les Forges Vogt semblent exister depuis toujours. Randolph Vogt a commencé à couler l’acier à l’âge de douze ans. Colérique mais pugnace, courageux et travailleur, Randolph s’est révélé redoutablement intelligent pour quelqu’un qui ne savait ni lire ni écrire. Grimpant un à un les échelons, il a fini par diriger l’entreprise qui l’avait embauché et en faire un monstre industriel de Nuln. Puis être nommé Premier Echevin de l’Artillerie. Personne ne sait calculer un bon alliage comme Maitre Vogt, ou attendre le moment exact pour demander le « Silence du Fer », cet instant si particulier où tout s’arrête dans la Cité Souveraine, pour que, dans un murmure, l’acier du canon finisse par se solidifier en toute quiétude.

C’est donc avec grand étonnement que les Nulnois ont appris, en 1502,  son remplacement par Wolfhart von Liebewitz comme Premier Échevin. Herr Vogt a semblé accepter son remplacement avec placidité, conservant une bonne partie des commandes de la Cité.

Wolfhart von Liebewitz, Premier Échevin,
par Rogiers van der Bosch, dit « Der Hollander », 1511, collection comtale

Le Premier Échevin est un poste important de la Cité Souveraine. Le ministre décide, et fait valider par l’assemblée des Trente, toute décision concernant l’Artillerie. Autant dire qu’il a la main sur un tas d’or (on parle deux cent mille couronnes impériales). Wolfhart von Liebewitz est un cousin de la Gravin, ce qui fait jaser, mais l’on dit aussi que Maître Vogt aurait profité dans le temps de sa position pour détourner certains subsides de la Cité.

Wolfhart von Liebewitz, lui, est un concurrent mineur. Les fonderies Liebewitz fabriquent essentiellement des mousquets, voire des couleuvrines, mais est bien incapable de produire des chefs d’œuvres comme le Magnus, la bombarde qui doit être inaugurée prochainement.

On dit d’ailleurs que l’entourage d’Emmanuelle, et particulièrement le Sénéchal von Knobb ont enserré le Premier Echevin d’un filet très fin de secrétaires et de conseillers. Et si l’affection de la Gravin pour son cousin (ils ont le même âge) a provoqué sa nomination, il semblerait qu’il aurait désormais abusé de sa patience. Fêtard, imbu de sa personne tout en étant à la fois incompétent et inconséquent,  ses jours aux Trente seraient maintenant comptés.

Rekam Filondargent,
Maitre des Poudres de Nuln,
Grand Khan des Ziflinides, Askor des Monts Gris
Inconnu, huile sur bois, coll. particulière

Les poudriers nains ne sont arrivés qu’au siècle dernier à Nuln. La Cité des Griffons n’a jamais été – et ne sera jamais – une ville naine. Mais sortis de leurs mines d’argent des Montagnes Grises par les Liebewitz, les ziflinides ont entamé un fructueux commerce avec Nuln. Argent, étain, charbon, tout a fait commerce. Et prenant peu à peu confiance, ils ont accepté de vendre aussi leurs secrets, et leur poudre. A prix d’or, la Comtesse en a acheté l’exclusivité, donnant ainsi un avantage décisif à la Perle du Reik. Mais il reste un caillou dans leur chaussure : leur haine ancestrale des Khazalides, qui gêne la toute nouvelle alliance Nuln / Middenheim, ville historique de Nains de l’Est après le Grand Exil. Mal organisés (il n’existe pas de Consistoire Nain comme à Middenheim), les nains de Nuln fonctionnent toujours en mode tribal. Rekam Filondargent, Maître des Poudres, est de plus sarcastique et assuré de son bon droit. Pas sûr que quelqu’un veuille – ou puisse – lui contester sa place.

La pucelle du 1er RA, le Royal Artillerie, l’Unique

L’Ecole Impériale d’Artillerie est une des fiertés de l’Empire ; que dire alors de ce qu’en pensent les Nulnois ! C’est leur bouclier, leur joyau. Etre simple canonnier est un honneur qui hisse immédiatement le soldat au rang de bourgeois, et pas seulement parce que la solde est double. L’Ecole Impériale est à la fois une école, un régiment, le 1er Royal Artillerie, que les soldats appellent entre eux le Premier, le Royal, ou l’Unique, car il n’y a tout simplement pas d’autre régiment d’artillerie dans l’Empire ! Même s’il se dit que le tiléen qui conseille Heinrich Todbringer essaie d’en monter un à Middenheim…

Wladimir von Neukov, Artilleur Général, collection du Royal Artillerie,
par le peintre officiel René Clermont-Jouilly, 1509

Le Royal est sous l’autorité vénérable de Wladimir von Neukov, Artilleur Général, qui cumule les fonctions de Chef de Corps du 1er RA, Doyen de l’Ecole Impériale, et Second Feldmarshall Imperiali, directement sous les ordres de Theodor von Kleist. Cet homme sage, à la parole mesurée, approche les soixante-dix ans et a toujours été artilleur.

C’est son honneur, et sa fierté.

Les Slaaneshites du Donjon de Fer

slaanesh

 Il n’y a pas que la terrible histoire de Jürgen von Kell  comme témoignage de la présence, et de l’emprise, de la Main Pourpre à Nuln. D’autres hommes d’autres femmes emprisonnées témoignent de la folie du Chaos et de la bêtise humaine. Ils croupissent dans le terrible Donjon de Fer sans aucun espoir (la légende est vraie, personne ne sort jamais de la pire prison de l’Empire !) ; c’est peut-être la pire des condamnations, que de ressasser éternellement ses fautes et ses erreurs, alors que les autres, plus chanceux,  ont péri horriblement – mais rapidement – sur le bûcher édifié sur la grève. Quatre trajectoires, un seul destin.

 

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Herbert le trappeur
Encore vêtu de ses vêtements chauds, et rustres comme lui,  Herbert raconte son histoire. Une histoire de créatures à tête de chiens entrevus dans les forêts de l’Averland, des histoires que les bourgeois bien au fond de leurs cités ne veulent pas croire. Une histoire de verres bus pour oublier dans des tavernes populaires de l’Halbinsel, avec des filles et des gens de la haute qui s’encanaillent. Et puis la proposition de rejoindre un endroit « spécial », le Marché de Nuit. Dans les sous-sols de Nuln, on s’amuse encore plus… Jusqu’à ce qu’on ne s’amuse plus…

 

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Linus, le docker fou
« Albatros » « Le nuage »… à l’évidence, Linus a perdu la raison depuis longtemps. Depuis qu’il a vu ce nuage noir devant lui, et qui selon lui, le poursuit. Depuis qu’il a vu des cérémonies impies se dérouler dans les bas-fonds de la Cité du Griffon et auxquelles il a, lui aussi, participé. Le regard perdu de Linus, dans le vide au-delà de l’épaule de Conrad,  dit combien le docker a déjà quitté le monde des vivants…

 

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Andrea Heidmann, le manouvrier qui n’a rien compris
Andréa est un cas. Amuseur, jouisseur comme les autres, mais qui n’a pas compris la tragédie qu’il était en train d’écrire. Et qui ne comprend pas qu’on le retienne encore. Il n’a rien fait, après tout. Juste besogné quelques très jeunes filles, peu farouches pour la plupart.  Y’a pas de quoi fouetter un chat.  Il n’a pas encore compris qu’il va mourir ici.

 

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Frau Zorin, la patronne de La Truie Sauvage
Zorin devait être belle, avant. Malgré ses rondeurs, Zorin était la patronne pulpeuse et appréciée des clients de la Truie Sauvage, une auberge populaire de l’Halbinsel. Qui n’avait pas sa langue dans sa poche non plus. Et la bière y était bonne et peu chère… Pourtant, à la nuit tombée, Frau Zorin se métamorphosait en initiée de la Main Pourpre et tombait dans les bras du Luxurieux. Dans son arrière-cour, un veux puits désaffecté servait d’accès aux souterrains du Marché de Nuit. Depuis dix ans, ce Petit Doigt de la loge de Slaanesh a ainsi croisé Gothard Wittgenstein et Jürgen von Kell. L’un s’en est tiré – provisoirement -, l’autre pas.

De sa prison, Ille ne l’a pas aidé. C’est sûrement sa plus grande déception. Elle l’appelle dans ses prières, mais Ille ne répond plus. Ille n’apparait même plus dans ses rêves comme avant, sous la forme du Grand Serpent de chair. Un serpent qu’elle avait fait tatouer avec une main dans le bas charnu de son dos. Comme si le Luxurieux l’avait abandonné. Comme s’Ille les avait tous abandonnés…

Seule vraie adoratrice du Chaos, il fallait qu’elle parle. Ce qui explique peut-être la gravité des tortures que lui ont infligées les Templiers : mâchoire fracassée, épaule brisée. Elle a parlé. Mais Hadden a eu pitié d’elle et a mis fin à ses souffrances.

 

 

 

C’est vrai, on pourrait aller faire des emplettes !

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C’est vrai qu’avec l’âge,  la maturité vient avec. Quand nous avons commencé cette aventure incroyable qu’est le jeu de rôle en 1981, nous avions 15 ans et l’envie d’en découdre. De sorte que nos aventures étaient pleines de têtes décapitées ou de talons vengeurs, tel Conan, écrasant les viscères putrides d’un serpent maléfique.

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Conan, écrasant les viscères putrides d’un serpent maléfique…

Nous défoncions des portes, nous tuions des monstres, nous accumulions des trésors. Mais tout cela finit par nous lasser. Nous voulions des intrigues plus subtiles, pouvoir jouer aux fléchettes à La Tête du Minotaure dans la bonne ville de Restenford (L1, The Secret of Bone Hill) puis renverser la mairesse de Garotten (L2 The Assassin’s Knot).

Voire créer nos propres univers, plus proches de notre cher moyen âge que ne pourraient jamais s’en approcher les américains : le Banc de Cirande et ses baleines, Okpar et ses mystérieux rites de succession …

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Dessin de couverture du L2 The assassin’s knot, par Len Lakofka

Nous voulions aussi modifier les règles ; ne plus s’embarrasser de ces ridicules Cure Light Wounds cachés dans des potions aux coins stratégiques du donjon, ou ces objets magiques +4 à foison.

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Restenford ; la Tête du Minotaure est en 20

Cette longue introduction pour dire OK, on ne joue plus pareil, mais il y a quand même des limites ! Alors que le Vieux Monde risque d’affronter son plus grand péril, nos aventuriers sont à Nuln. Certes, la ville est riche, ses monuments son fastueux, sa cuisine, cosmopolite et réputée. Mais le mal rôde dans l’Est, et il ne faudrait pas traîner. C’est alors que Konrad, le batelier qui conduit cette petite troupe depuis le printemps, lâche la phrase qui tue :

– C’est vrai, on pourrait aller faire
des emplettes !

Alors, oui, son joueur (Gilles) a fini par comprendre que, dans ma vision de Warhammer powered by Donjon&Dragon 3.5, de beaux vêtements pouvaient avantageusement remplacer des objets magiques (Bluff+3, Diplomatie +5), mais tout de même le coup est bas ! Il y a quelque mois, ce même personnage reprochait aux autres de s’être encroûtés, pire : embourgeoisés ! Les paysans du Middenland étaient devenus des diplomates précautionneux rechignant à se battre. Mais ça, c’était il y 11 mois….

… ou peut-être dix ans, car cette partie débutait en 2006 après Sigmar !

La confession de Jürgen von Kell

jurgen-von-kellJürgen von Kell, avec ses bubons de malepierre
au stade intermédiaire de leur développement

SPOILER

« Vous voulez bien rester dans le noir, si ça ne vous dérange pas ?

Je suis le quatrième  fils du duc de Kell. Mon aîné  héritera du duché, mon frère a pris les armes, il dirige le quatrième  Régiment de Marche du Wissenland. Mon troisième frère a été ordonné l’an dernier Frère de Sigmar.

Autrement dit, je n’ai droit à rien. Mais ma famille a de l’argent. Beaucoup d’argent. Cet argent je l’ai beaucoup dépensé, car cette ville, mes amis, cette ville est  une fête.

C’était au début de ce seizième  siècle. J’ai rencontré l’héritier des Wittgenstein à un bal masqué de la comtesse, qui fêtait quinze siècles de sigmarisme. Nous nous y ennuyions ferme, car, comme d’habitude, la comtesse était horriblement en retard. Un homme masqué de rat m’a proposé de le rejoindre dans un endroit beaucoup plus amusant. C’était Gothard.

Je l’ai suivi de fête  en fête. Nous aimons le même genre de femme,  blonde aux yeux bleus, le type nordique. Pas ces catins tiléennes qui se décolorent les cheveux…

Gothard  organisait des soirées de plus en plus intenses. Un soir il m’a dit, ce soir on va faire quelque chose de spécial : le Marché de Nuit. J’étais très étonné que cela se passe au milieu des pires taudis de Nuln, dans les sous-sols, mais en même temps c’était follement excitant.

Nous nous sommes enivrés et il m’a fait goûter à ces pastilles qu’il ramenait de Tilée. J’étais follement excité.

Il y avait là plein de mendiants, d’estropiés que Gothard avait soigneusement fait laver. Il leur faisait faire ce qu’il voulait, promettant que Slaanesh, le Dieu de la Luxure leur ramènerait biens et richesses, jusqu’à leurs membres manquants… Nous étions seulement éclairés de cette pierre rosâtre, qu’il nommait Malepierre, et qu’il avait ramené de Wittgendorf…

En 1503, il m’a dit qu’il partait dans le nord. Monter une compagnie de roulage pour sa famille. Ça m’a surpris. Et même déçu. Mais c’était quelqu’un de très fantasque. Il m’a juste laissé quelques pastilles, et ce fut tout…

Cette année, dès que la nouvelle de sa condamnation nous est parvenue de Middenheim, de bonnes âmes ici m’ont dénoncé. Comme mes bubons avaient déjà commencé à pousser, on ne m’a pas questionné longtemps ! On me laisse mourir ici, dans le Donjon de Fer.

Si vous donnez un couteau pour en finir, j’aurais sûrement quelque chose d’intéressant à raconter. Sur  les canons ; les derniers sont inutilisables… Ils ont été sabotés… »

Le Vieil Orme de Nuln

statue-porteBaenor, l’entrée Ouest de la Cité des Empereurs du Griffon

Nous voilà donc arrivés à Nuln, la Cité des Empereurs du Griffon. Voir Nuln, la nuit, et mourir ! C’est ce que souhaite Anna Hochburger, la jeune et jolie théâtreuse qui traine aux guêtres de nos amis…

Mais nos aventuriers ont autre chose en tête ; accoster, vite, et remettre à la Gravin Emmanuelle, la nouvelle alliée de Middenheim, un pli urgent de la part de Heinrich Todbringer. Il faut déjà s’orienter dans la ville basse – la Neuestadt – le dédale aux mille rues, mais Jochen semble s’en débrouiller très bien. Un labyrinthe où l’on peut enetendre toutes les langues du Vieux Monde, du Tiléen au Kislevite, du Bretonnien à l’Avalonien, où se côtoient les immensément pauvres et les immensément riches, et où tous les regards convergent vers la colline, l’Aldig, l’immense quartier du palais de la Gravin Emmanuelle.

Mais d’abord il faut passer l’Emmanuelle Platz, où siège – depuis toujours, semble-t-il – un vieil orme. Immense, blanchi par les ans, il est coutume d’y laisser messages et petites annonces. Voilà qui pique la curiosité de nos aventuriers.

vieil-orme

Le Vieil Orme, sur l’Emmanuelleplatz

On regarde les bouts de parchemins qui se superposent les uns aux autres. Seuls la pluie et le temps semblent faire un tri dans ces centaines de messages. Certains sont tellement abîmés qu’ils sont devenus incompréhensibles :

« Axel Ericsson            disparu          Middenheim                             peut-être que vous
L’ourse joviale »

D’autres sont plus clairs :

« On embauche pour un travail de nuit facile. Contactez Georges aux Jardins. »

« Bonne paye travail facile envoyer le capitaine Schöller au dock 4 »

« Sigmar peut vous sauver, Sigmar est le sauveur ! »
« On cherche des volontaires pour la Sainte Verena. Contactez le guet de votre quartier. »

« Nous avons désespérément besoin d’aide. Plaisantins s’abstenir. Bons salaires. Des talents à la cuisine seraient un plus. Chez Cousine Freya dans l’Altestadt. »

« Ma chérie j’ai bien reçu ton message. Je t’ai ratée de quelques jours. Ne t’inquiète pas je suis juste à court d’argent, je pars chercher du travail dans l’est. »

Mais l’un d’entre eux retient particulièrement leur attention :

« Sommes partis le 8 novembre pour visiter tante K qui s’est retiré à Hochsleben. Avons appris vos ennuis. Nous avons cherché à vous attendre, mais nous avons préféré partir pour ne pas perdre de temps. Ne vous inquiétez pas, nous avons encore quelques amis en ville, même si certains sont aujourd’hui alités. Grand-père peut vous accueillir dans le sud. »

Y’aurait un autre sens à ce message, un sens que seuls nos aventuriers peuvent connaitre ?

A suivre !

 

Retrouvez ici ces messages prêts à être imprimer : annonce-sur-le-vieil-orme-a-nuln

Martin et Gisela Schneider, 2 PNJs pour la Campagne Impériale

martin-et-gisela-schneider
Martin et Gisela Schneider, Tableau sur bois,
auteur inconnu,
Eglise Saint Kristof, Unterkönig


Martin est Nautonier de son état. Au chômage, il n’y a plus beaucoup de trafic sur le fleuve maintenant qu’Altdorf persécute les ulricains. Le commerce est au point mort et les bateaux stationnent à Eichbrück, tout au bout de la Delb. Aussi, quand la moindre opportunité de travail se présente, il faut la saisir aussitôt. Comme ces Middenlandais qui étaient avec la comtesse la semaine dernière, et qui repartent vers le sud. Les fous !

Peu importe, il y a là un bon parti à saisir. Ils vont peut-être le rapprocher de sa femme, Gisela ; il vient de se marier avec cette boulangère d’Unterkönig. Mais ces hommes lui font une autre proposition : tu nous emmènes là où l’on te dira, et tu pourras garder notre péniche. Il faut que je demande à ma femme, répond-il.

Quelques jours après on fait affaire. Dans le couple Schneider c’est Gisela qui porte la culotte ; elle négocie pied à pied. Elle veut la péniche mais aussi embarquer dessus (on n’est jamais trop prudente) et elle veut le droit de faire commerce avec.

D’accord, répondent les middenlandais. Mais si vous êtes  obligés d’aller loin avec nous, on ne vous paiera pas du tout, car vous ferez beaucoup plus de commerce… cela sembla juste. On tape dans la main et l’accord est signé. Entre-temps la Santa Maria est devenu la Lorelei, pour cacher l’identité de leur propriétaire.

Quelques semaines plus tard, après d’autres rebondissements, elle devient Graf Gisela, mais c’est une autre histoire.

Le repaire du Grand Théogone

ATTENTION SPOILERS 

 

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Le Palais Théogonal, Altdorf

La révélation de l’organisation de la Main Pourpre, dont le siège semble être à Altdorf, ne serait rien sans preuve. Le Journal du Grand Théogone, entamé en 1476, fait partie de ces preuves irréfutables. Découvert grâce à un raid audacieux de quelques templiers et d’aventuriers au sein du Palais Théogonal, il a fallu l’alliance de la force et de la ruse pour découvrir ce fameux journal.

Car une fois la garde du palais enfumée par une alerte à la bombe, il reste de nombreuses pièces à franchir avant l’antichambre du Grand Théogone. Et des hallebardiers lourdement armés qui bloquent le passage :

– « Personne ne rentre dans la chambre du Grand Théogone ! Sauf l’Intendant Bohner !! »

Ce qui au passage, ne fait que renforcer la présomption de culpabilité de l’intendant dans le complot qui vise l’empire.

Une fois dans la chambre, celle-ci laisse une étrange impression, celle d’une pièce jamais utilisée, sauf la salle de bains : on y trouve de nombreux ciseaux, multiples onguents et parfums, et un gros peigne d’acier qui sert à enlever la crasse et les purulences. Dans la baignoire, des coupures d’ongles, car Yori XV doit endiguer quotidiennement les marques du Chaos.

On trouve également, sous le lit (il faut tourner les 4 piliers du baldaquin pour composer 1465 ; le seul indice étant dans un tiroir une petite boîte avec une mèche de cheveux blonds et une gourmette de bébé gravée « Etaneus 13-11-1465 ». C’est tout ce qui reste d’humain chez le Yori, le souvenir d’une mère aimante qui conservait les cheveux de son nouveau-né). Ainsi manipulé, le lit pivote, on peut le voir si l’on soulève les tapis.

Cela donne sur une trappe et une volée de marches et puis le souterrain, inconnu de tous, gigantesque, sur lequel est bâtie le Palais Théogonal.

On comprend qu’il s’agit d’une très ancienne construction, pas humaine (on y trouve de grands blocs noirs ressemblant à ceux de l’observatoire de Dangmar) dans laquelle les hommes, de manière maladroite, ont installé des escaliers, des couloirs, etc.

On trouve au final trois immenses pièces dans ce sous-sol. La première avec une immense arche ; d’anciens rois elfes, réduits au statut de mort vivant gardent les lieux. Dans la deuxieme, une construction pyramidale semble servir d’autel lugubre à une immense malepierre. Quant à la dernière, à moitié envahie par les eaux du Reik qui suintent au-dessus (on est près de soixante coudées sous terre), elle est gardée par d’antiques statues et un redoutable bas-relief représentant une tête de dragon.

Le bureau du Grand Théogone  est situé là, près de la tête de Tzeentch ; des étagères ont été installées à la hâte sur lesquelles on trouve un bazar immonde composé de nourriture pourrie, de coquillages, de livres, de poudres diverses, de serpents et reptiles divers, petits crocodiles baignant dans de l’alcool, et de vieux linges solidifiés de crasse.

On y trouve aussi un ensemble de papiers, de la taille d’une main, réuni ensemble comme un rouleau, et qui se révèle être une sorte de journal, celui du maître des lieux.

Vous le trouverez là, on y trouve toute sorte d’informations :

Journal GT en vrac pour vos joueurs
et pour vous Journal du GT

On trouve également des lettres, signé Warsmeier, Pouce de Middenheim, qui corroborent les informations glanées dans le nord :

lettres Wa à MP3
lettres Wa à MP1
lettres Wa à MP2

Mais il ne fait pas bon rester là, car une partie des plafonds est effondrée. On n’est pas loin du fleuve, les murs ruissellent et menacent de s’écrouler.

Comme l’Empire.

L’éclusier de Kemperbad

ATTENTION SPOILERS 

Theodosus Fest

Theodosus Fest avant son arrestation,
coll. particulière

L’écluse de Kemperbad ne se contentait pas d’être un haut lieu du commerce triangulaire entre le Stirland, le Reikland et le Wissenland, c’était aussi – et peut-être à cause de cela –  un haut lieu de la Main Pourpre. Nos amis y étaient déjà passés lors de leurs aventures dans le sud, en ce printemps 1512, quand ils chassaient Ernst Heidleman et Etelka Herzen entre Wittgendorf et Grissenwald. Elle fut d’ailleurs tuée non loin de Kemperbad, mais c’est une autre histoire. Cette fois là, nos forestiers s’étaient fait passer pour des membres de la secte, mais n’avaient pu discuter que brièvement avec Theodosus Fest, l’éclusier de Kemperbad. Fest est veuf, la quarantaine ténébreuse. Depuis la mort de sa femme, il ne vit qu’avec son fils, Jo, et trois molosses qui gardent l’écluse la nuit.  Frustre, mais charismatique, son influence s’étend bien au-delà de la ville.

Joachim jo Fest

Joachim « Jo » Fest, le fils de l’éclusier,
coll. particulière

C’est pourquoi son écluse est un des nœuds indispensables qui lient les cellules de la secte. En effet, située idéalement au confluent de deux fleuves, l’écluse permet de nombreux échanges. On peut facilement y faire passer des messages (en ayant quelque accointance avec des cochers de la Compagnie des Quatre Saisons), ou en hébergeant pour une nuit des personnalités en rupture de ban, et pas n’importe lesquelles.

Grand ThéogoneKarl-Heinz Warsmeier Hollzauber vieux

Le Grand Théogone,
Karl-Heinz Warzmeier,
le capitaine Hollzauber :
trois personnalités recherchées
qui ont pu trouver refuge
à l’écluse de Kemperbad

Richter, le patron de la masse d’Argent, l’auberge qui hébergeait l’un des plus grosses cellules d’Altdorf. Karl Heinz Warsmeier, ancien Doyen de l’université de Middenheim, ancien Seigneur des Lois, et Pouce de Middenheim. Hollzauber, Capitaine de la Garde impériale. Et surtout, le Grand Théogone lui-même, le Vicaire de Sigmar, l’Ipanème d’Ici Bas et d’En Haut, le Jeune Nain de Khadar Khalizad, porteur près l’empereur de Ghal Maraz ! En fuite après la révélation de son incroyable trahison, lui, le seigneur de tous les sigmarites, en réalité Main Pourpre en personne !!! Ces personnages, désormais en fuite, ont pu trouver à un moment ou un autre asile à l’écluse ou à l’auberge des Quatre Saisons.

quatre saisons2L’enseigne si reconnaissable
de la Compagnie de roulage
des Quatre Saisons

Nos amis middenlandais ont vite compris cela, mais dispersés par une grande malignité de fortune – une partie de l’escouade ayant par erreur tué un garde du Stirland, ce qui a déclenché leur arrestation musclée mais aussi celle de l’éclusier, ce combat acharné ayant conduit à la mort de Jo, et celle de Richter – c’est seulement Jochen et Hadden qui ont pu fouiller l’écluse.

Malheureusement, la garde était déjà passée par là. Que reste-t-il ? Pas mal de pièces d’or (beaucoup plus qu’un éclusier pourrait en économiser en une année), et un pendentif de la Main Pourpre avec un majeur en or indiquant la position proéminente de Theodosus Fest dans la région. Et aussi un petit médaillon en argent, orné d’un marin avec une jambe de bois et un bandeau sur l’œil.

Comme un pirate.

Personnalités de Kemperbad

 

Evidemment, avec le rude – et précoce – hiver qui vient de s’abattre, Kemperbad est un peu au ralenti et peu de péniches s’attardent sur les rives du Reik et du Stir. Néanmoins, il reste un peu d’agitation.

sergent stirland

Sergent stirlandais, circa 1509

 

Cette échauffourée sur les quais (un Sergent de la Garde a été tué, d’autres ont été blessés, et on aurait arrêté les coupables ; des middenheimois coupables d’agression sur le neveu de l’empereur)…

Stirland

L’étendard du Stirland, le Cor et la Mort 

En outre, à la Caserne de la Porte, flotte l’étendard du Stirland, indiquant que le Graf est en ville ou s’en approche.

Capitaine de la garnison Karl Von Heutrass

Karl Von Heutrass,
portrait de Francesco Salviati (1509)

En tout cas, on s’agglutine aux portes de la prison, sous la garde du Capitaine de la Garnison Karl Von Heutrass. Bientôt c’est le Graf lui-même, suivi de Marius Leitdorf, conseiller et ami du jeune Graf de pénétrer dans la prison centrale, le « Fromage » comme l’appelle affectueusement les kemperbadois, eu égard à sa tourelle aplatie qui sert de donjon.

Marius Leitdorf

Marius Leitdorf, ami et confident du Graf Alberich,
par Giovanni Battista Moroni (1508), Galerie des Offices, Miragliano

 

On voit bientôt entrer une personnalité reconnaissable de la Cité souveraine, Max. Mauvais caractère, personnage rebelle, mais s’il est là, c’est que quelqu’un est gravement blessé.

Maximilian Schnipheisser
Maximilian Schnipheisser, le médecin des pauvres

D’ailleurs bientôt arrive un homme gravement blessé, mais vivant, Théodosus Fest, l’éclusier de Kemperbad, ainsi que deux cadavres ensanglanté !

Theodosus Fest

Theodosus Fest

 

Mais que se passe-t-il à Kemperbad !??